Pluie torrentielle, fièvre et conte de fée

Splash. Il pleuvait. Splash splash. On courait. Splash splash splash. On s'abritait. Une pluie torrentielle? Bien pire. Erika était trempée jusqu'aux os. A peine avait-elle reçu l'adresse de l'école qu'elle s'y précipitait. Un coup de fil rapide, un nom réputé et c'était dans la poche. Pour une fois, être une Lindon-Kiniro lui avait été utile.
Regardant autour d'elle, essoufflée aussi bien qu'époustouflée, elle trouva l'école grandiose, bien que sous la pluie, il était difficile de discerner les beauté de l'établissement. Une journée ensoleillée à Saiwai devait être incroyable. Le temps pour en faire l'expérience ne manquerai pas, Erika en était certaine. Pour le moment, le plus important était de trouver un endroit chaud, ou quelque chose pour au moins se sécher, ce qui, lui sembla-t-il, était peine perdue si elle restait dans le hall. Mais où aller? Rien n'indiquait le chemin vers les dortoirs, ou même l'infirmerie. Si seulement elle avait amené des vêtements de rechange. Mais en prendre signifiait rentrer chez elle et voir sa soeur... C'était bien la dernière chose qu'elle pouvait souhaiter.
Erika se laissa glisser contre un mur du hall. Ses cheveux ruisselaient sur son visage, tant ils était trempés. D'une main, elle mis une mèche derrière son oreille, et soupira.

"C'est quoi cette école... Un dése... Achoo! Huwaaaaah....."

Aucun doute, si elle ne se changeait pas rapidement, elle resterai cloîtrée au lit une bonne semaine. Après une longue réflexion et un énorme effort pour se lever, elle enleva sa veste et l'essora. Elle chercha rapidement un radiateur qui pourrait sécher sa veste et lui offrir le réconfort d'un endroit chaud, en vain.

"C'est pas un désert, c'est l'Antarctique ici! Je vais mourir congelée au milieu de pingouins!?"

Elle éternua de nouveau. Trop tard pour éviter le rhume, mais trop tôt pour l'aggraver. C'est à ce moment qu'arrive le prince charmant, dans les contes de fées, non? Mais l'histoire de Miss Kiniro était loin d'être un conte de fée. Ou était-ce le long début d'une Cendrillon? Hah, si seulement...

Wataru marchait les mains dans les poches. Cela faisait une semaine qu’il réfléchissait sur sa future compo et c’était à s’en arracher les cheveux. La pluie démentielle qu’il y’avait aujourd’hui n’arrangeait en rien les choses. Le garçon aurait au moins aimé se détendre dehors mais il était visiblement coincé dans le bâtiment. C’était au moins une raison pour visiter ce dernier plus en détail. Les salles défilaient, encore et toujours. Les têtes aussi se succédaient d’ailleurs, et le garçon s’étonnait de n’en connaître aucune. Quelques minutes plus tard, il se retrouva à l’entrée sans même comprendre pourquoi. Il regarda par une fenêtre : Mon dieu qu’il pleuvait : Si il sortait, c’était le rhume assuré, c’est clair.

Wataru tourna le regard a droite, machinalement, car il entendit un éternuement : C’était une fille…mouillée, très mouillée. Le sourire de Wataru s’effaça net. Il s’approcha et vit la fille grelotter. Elle était plutôt jolie. Il enleva sa veste et la lui tendit :

[Je sais pas du tout pourquoi c'est écrit petit, et je m'en escuse ^^']


« Met ça, ça ira mieux après je pense. »



Son accent irlandais s’entendit dans l’écho du long hall.

[Aucun problème]

Erika était immergée dans ses pensées. Un conte de fée n'était qu'un conte, une chose irréelle, mais personne ne savait à quel point elle aurait aimé vivre dans l'un d'eux. Un 'Happy Ending'... Elle savait qu'elle n'en aurait pas un. En tout cas, pas sans devoir affronter sa famille. Sa propre chair, son propre sang qui l'avait rejeté, et qu'elle avait mis de côté par conséquent. Avant qu'elle ne s'en rende compte, elle n'était plus seule dans le hall. Un élève s'était approché. Elle le regarda, étonnée. Il lui tendait sa veste. Elle tendit le bras. Mais au lieu de prendre la veste...

"KAWAII~ !"

...Elle prit le jeune homme dans ses bras. Choupi trognoooon, était certainement la description qu'elle aurait fais de lui. Desserrant son étreinte, elle lui demanda:

"Ne, ne, what's your name? Moi, c'est Erika!"

Ayant remarqué un accent irlandais, elle s'était permis l'utilisation de sa langue natale.

*’Tchoum.*



Elle était froide.



Wataru eut un demi sourire, a la fois amusé et gêné. A défaut de sa veste, la fille utilisa son propre corps pour se réchauffer. Le garçon n’avait pas l’habitude mais ne trouvait cependant pas ça déplaisant. Un point l’interpella cependant : La fille lui parla en anglais…cela faisait 5 ans a peu près qu’il n’avait entendu une autre personne que lui parler anglais, et cela aussi ça faisait drôle. Wataru avait légèrement peur d’avoir perdu sa langue maternelle depuis sa venue au japon, mais ces choses la ne s’oublient pas…Aussi lui répondit il :



« My name is Wataru Nagasaki, mais tu peux m’appeler Gozen. Likewise, Erika. »



Il regarda les cheveux trempés de la jeune fille puis ses yeux baissèrent vers les vêtements de cette dernière, trempés aussi. Elle avait du passer un sacré temps dehors. Il la prit par la main et l’entraîna doucement :



« Je veux pas être brusque ni me mêler de ta vie, mais vu ton état, je te conseille grandement l’infirmerie, ça m’énerverait que tu prennes froid. »

[<~~ Aime les gens qui ont un anglais décent. Vouiiii \(^.^)/ ]

Il éternua, Erika le regarda, amusée. Il était vraiment choupi. Au détail près; il avait baissé les yeux. Mhmm, baisser les yeux sur des vêtements trempés? Vêtements version semi-transparents? Pas très décent. Mais Wataru ne sembla pas s'en soucier, ce qui ne manqua pas à vexer notre petite princesse, et l'entraina par la main vers l'infirmerie.

*Nani... C'est pas comme si j'étais plate non plus...*

Elle se laissa néanmoins faire et suivi Wataru sans broncher. Une question lui vint alors à l'esprit.

"Ne... Tu as dis que ça t'énerverai que je prenne froid? Je crois que c'est un peu tard... Mais~, se collant alors à celui qui semblait être son kohai, Je me demande pourquoi~?"

Wataru sourit, mais ne rougit pas. La question qu’Erika lui a posée le dérouta quelque peu, cependant. Il la trouvait certes attirante mais ce n’était pas le genre du garçon de révéler comme ça ses sentiments, si sentiments il y’a – bien entendu.

Il la regarda simplement et dit à demi sourire :



«Une fille jolie comme toi avec le nez qui coule et un visage pale… ? Quel gâchis. »



Les couloirs n’en finissaient pas, mais Wataru savait qu’ils n’étaient plus très loin. Le garçon pensa que parler serait plus sympa que ce lourd silence. Il décida de parler de son sujet préféré :



« Dis…tu fais de la musique ? »

A sa question, Erika ne reçu aucune réponse pouvant satisfaire son égo. A part peut-être la partie 'jolie fille'. Alors qu'ils marchaient vers l'infirmerie, qui devait être à l'autre bout de la ville vu la longueur des couloirs, Wataru aborda le thème de la musique. C'était sans aucun doute quelque chose qu'Erika appréciait, d'une part parce que ça la relaxait, mais aussi parce que le souvenir de son frère cadet lui revenait lorsqu'elle en entendait. Le mot 'musique' à lui seul évoquait d'innombrables souvenirs.

"J'ai appris à jouer quelques morceaux au piano, je n'aimais pas vraiment ça. C'était plutôt le domaine de mon frère. Je préfère chanter."

Elle sourit tristement à ces mots. La carrière qu'elle aurait souhaité ne lui était pas accessible, de par son lignage, ou plutôt, de par l'avis de sa famille sur le sujet. Chez les Kiniro-Lindon, 'vouloir' et 'pouvoir' étaient deux choses très clairement délimitées par les règles, des règles absolues et infranchissables.

"How about you?"

Du chant ? Tiens donc. Intéressant, très intéressant. Ils étaient arrivés devant l’infirmerie mais Wataru engagea le début rapide d’une conversation :



« Moi je joue de la basse. »



C’était la son sujet préféré, outre la musique en général, il adorait parler de sa basse et surtout jouer avec d’autres personnes. Il dit a la jeune fille, Erika il lui semblait, qu’après cette visite a l’infirmerie ils pourraient tenter une petite expérience musicale en duo, ça serait assez sympa. Il ouvrit la porte de l’infirmerie et une odeur de médicament s’installa. Il dit à Erika :



« Hum euh…tu veux que je te laisse, peut être ? »



Il lâcha sa main



[Prochain post, infirmere ;D]